Dans cet épisode, Céline reçoit Amélie Carlier, thérapeute holistique, formatrice, conférencière, et facilitatrice de cercles de femmes.
Amélie propose des accompagnements pour adultes, et anime également les ateliers Cercles des Papillons, destinés aux filles de 8 à 12 ans.
Ces ateliers utilisent des contes initiatiques et des oracles, spécialement créés par Amélie, pour aider les jeunes filles à découvrir leur corps, leurs émotions, et à comprendre ce que signifie devenir femme.
Dans ces espaces bienveillants et empreints de sororité, les jeunes participantes, surnommées les “Papillons”, se préparent à entrer dans la puberté de manière positive et enchantée. Aujourd’hui, Amélie nous parlera de l’importance de ces ateliers dans la transmission des connaissances et la prévention.
Inspiration derrière les Ateliers Cercles des Papillons
Céline : Qu’est-ce qui t’a inspirée à créer les ateliers des Cercles des Papillons ?
Amélie : Il y a deux raisons principales. D’abord, j’ai toujours travaillé avec des enfants. J’ai commencé en pédiatrie, puis j’ai créé une école en 2015, une école démocratique ou alternative, que j’ai dirigée pendant cinq ans. J’ai toujours eu une affinité naturelle avec les enfants ; c’est comme si nous nous reconnaissions d’âme à âme.
En travaillant avec des jeunes filles, y compris celles de 15-16 ans en thérapie, j’ai constaté qu’elles avaient peu de connaissances sur leur corps et leur cycle menstruel. Les notions apprises en SVT au collège (en 4e en France) sont souvent très scientifiques et manquent d’humanité. Quand je leur posais des questions sur leur cycle, elles étaient souvent surprises, et je me retrouvais à leur faire des schémas pour expliquer les processus corporels de manière détaillée.
Cela m’a alertée sur le manque de transmission des connaissances essentielles aux jeunes filles. Elles abordent la puberté sans véritable compréhension de ce qui se passe dans leur corps et ce que signifient leurs règles, souvent avec une attitude négative.
Ensuite, à travers mes expériences avec les cercles de femmes, j’ai découvert les fêtes rouges (ou “Red party”), qui célèbrent l’arrivée des règles dans certaines traditions. Ces fêtes marquent l’entrée dans la féminité avec joie et rituels festifs, comme s’habiller en rouge et manger des aliments rouges. J’ai trouvé cela merveilleux et j’aurais aimé qu’on célèbre cette transition de cette manière quand j’étais jeune fille.
Ainsi, il m’est apparu naturellement que je pouvais créer un cercle pour les jeunes filles, pour les préparer à la puberté de manière positive. Même si les enfants sont maintenant informés à l’avance, beaucoup découvrent leurs règles sans préparation adéquate, comme c’était le cas pour ma génération, où beaucoup de femmes ont appris leurs règles avec une grande anxiété, croyant avoir une maladie grave en voyant du sang pour la première fois.
Comprendre les Changements du Cycle Féminin
Amélie : Aujourd’hui, les jeunes filles sont plus conscientes qu’elles vont avoir leurs règles grâce aux réseaux sociaux et aux discussions avec leurs aînées. Cependant, elles ne savent souvent pas ce qui se passe réellement dans leur corps ni les changements émotionnels et hormonaux associés. De plus, au-delà des connaissances de base, il est essentiel de comprendre comment utiliser au mieux chaque phase du cycle féminin pour optimiser son efficacité et bien vivre ces changements. Avec une durée de vie du cycle de 40 ans, c’est un aspect important de la vie de femme.
Les Cercles des Papillons visent à préparer les jeunes filles en les aidant à comprendre leur corps et leurs émotions avant l’arrivée de leurs premières règles. J’ai choisi la tranche d’âge de 8 à 12 ans parce que c’est souvent à cet âge que les jeunes filles commencent à se poser des questions, même avant le début de la puberté. Elles peuvent déjà observer des signes comme le développement des seins, la croissance de poils, et des changements d’humeur. C’est donc important de leur fournir des informations pour qu’elles ne se sentent pas perdues lorsqu’elles commenceront à vivre ces changements.
Les Ateliers et leur Objectif
L’objectif est de mêler magie et réenchantement autour du cycle féminin, avec des rituels symboliques et des activités marquantes. Les ateliers sont organisés en deux sessions de deux heures, espacées de quinze jours.
Dans le premier atelier, les participantes découvrent les changements hormonaux, les organes responsables de la production des hormones et l’impact sur les émotions. On aborde également les émotions, leur effet sur le corps, et comment les gérer. Ce premier atelier permet aux filles de comprendre les aspects concrets de la puberté et d’expérimenter un cercle de soutien entre filles. Elles apprennent à se soutenir mutuellement et à vivre des moments de partage enrichissants.
Dans le second atelier, nous abordons la gestion pratique des règles. Nous explorons les différentes options de protection disponibles, en discutant des produits jetables et lavables, ainsi que des protections externes et internes. Pour rendre l’apprentissage concret et interactif, je propose des manipulations pratiques. Les participantes utilisent des maquettes en pâte fimo pour simuler l’utérus et les serviettes hygiéniques. Nous ajoutons de l’eau et du colorant de betterave pour visualiser l’absorption des serviettes. Elles expérimentent également avec des tampons dans une maquette pour comprendre leur fonctionnement. Elles découvrent ainsi la quantité de fluide que les protections peuvent contenir, ce qui aide à réduire la peur des fuites. Cette approche est un peu comme du Montessori version éducation sexuelle, ce qui rend l’apprentissage ludique et captivant. En plus des maquettes, j’utilise des puzzles en bois pour enseigner l’anatomie féminine de manière visuelle et interactive.
Nous abordons également la fertilité et la conception des bébés. Lors de cet atelier, les jeunes filles apprennent comment la grossesse se produit et comment le bébé se développe. Pour cela, j’utilise des puzzles représentant le développement du fœtus. A côté, j’utilise des analogies ludiques, pour, par exemple, comparer la taille du bébé à celle de fruits (myrtille, fraise, pomme, melon, pastèque).
Pour enrichir ces ateliers, j’ai créé des contes initiatiques qui apportent une dimension magique à l’apprentissage. Tout au long de l’histoire, nous faisons des pauses pour introduire des concepts biologiques (le fonctionnement du corps, des organes et des hormones). Le deuxième conte explore les quatre phases du cycle menstruel et les archétypes féminins, afin que les jeunes filles comprennent les différentes énergies traversant leur cycle et leurs effets.
Sensibilisation au Consentement et au Flux Instinctif Libre
Lors des ateliers, nous abordons également des aspects importants comme le consentement et le flux instinctif libre (FIL). Le FIL est une méthode qui permet de gérer ses règles en étant attentif aux signaux de son corps, ce qui évite les écoulements incontrôlés et les fuites. Cette approche permet de se libérer de la dépendance aux protections menstruelles traditionnelles.
- Définition du FIL : Le flux instinctif libre consiste à être suffisamment connecté avec son corps pour sentir l’arrivée du flux sanguin et le libérer uniquement aux toilettes, réduisant ainsi les soucis de fuites et d’inconfort.
- Pratique et Réalité : Les participantes découvrent le FIL avec beaucoup d’intérêt. Cependant, une jeune fille a souligné une réalité pratique : il peut être difficile d’appliquer cette méthode en milieu scolaire où l’accès aux toilettes est limité. Nous discutons donc des réalités pratiques et des limites de cette méthode.
Création d’Objets Symboliques et Activités Ludiques
Les ateliers sont conçus pour être à la fois éducatifs et magiques, avec des activités créatives. Lors du premier atelier, les filles fabriquent des baumes au beurre de karité avec des huiles essentielles adaptées à leurs émotions. Cette activité, inspirée de la chimie maison, les engage de manière sensorielle et créative. Dans le second atelier, chaque participante crée un mala lunaire, un bracelet avec des pierres et une breloque. Cette activité leur permet de suivre leur cycle menstruel de manière symbolique et esthétique.
Utilisation des Oracles dans les Ateliers
Céline :
Tu parlais des oracles que tu as créés. Peux-tu nous expliquer en quoi ils consistent, comment ils sont utilisés, et comment les participantes les utilisent dans les ateliers ?
Amélie :
Oui, bien sûr. Dans les cercles de femmes que j’anime, il y a toujours un moment où nous tirons une carte d’un oracle en lien avec le thème du cercle. Il est important de préciser que ce n’est pas un oracle divinatoire pour prédire l’avenir. C’est un outil symbolique qui nous aide à réfléchir et à nous introspecter. Les messages des cartes, par leur synchronicité, résonnent souvent très juste pour les participantes.
Après avoir cherché des oracles adaptés aux enfants sans succès, j’ai décidé de créer le mien. Mon oracle comprend environ 65 cartes, réparties en plusieurs thèmes, comme les quatre éléments (feu, air, eau, terre), les astres (lune, soleil, étoiles), et les saisons. Pour les filles, les cartes présentent des petites fées représentant chaque élément. Pour les garçons, j’ai utilisé des lutins. Les cartes incluent aussi des symboles comme la perte, les saisons et les archétypes du cycle féminin. Les messages sont formulés avec un vocabulaire accessible pour les jeunes filles de 8 à 10 ans, tout en étant suffisamment profonds pour apporter une vraie réflexion.
Pendant les ateliers des Papillons, les cartes sont étalées au centre. Les jeunes filles choisissent une carte et reçoivent un message symbolique que nous discutons ensemble. Elles peuvent parfois choisir plusieurs cartes si elles le souhaitent. Ce moment est très apprécié car il leur permet d’explorer des thèmes importants de manière ludique et interactive. Les oracles ajoutent une dimension magique et introspective aux ateliers, offrant aux participantes des outils pour mieux comprendre et exprimer leurs émotions et leurs expériences.
On m’a demandé si j’avais créé un oracle pour les garçons. Je me suis dit que c’était une excellente idée, surtout parce que j’ai trois garçons moi-même. Je trouvais important que les garçons aient également accès à des oracles adaptés, car il y a très peu d’oracles spécifiquement destinés aux hommes, et encore moins pour les jeunes. J’ai donc conçu un oracle pour les garçons, en réutilisant certaines cartes de l’oracle pour les filles qui conviennent aussi aux garçons. Cependant, j’ai adapté les images pour qu’elles correspondent mieux à une esthétique masculine. Les illustrations sont donc un peu plus « masculines », afin que les garçons puissent s’y identifier et trouver des représentations qui leur parlent. Ce nouvel oracle contient des thèmes similaires à ceux de l’oracle pour les filles, mais avec des images et des symboles qui résonnent davantage avec une perspective masculine. L’objectif est de donner aux garçons les mêmes opportunités de réflexion et d’introspection, tout en respectant leur identité et leurs préférences visuelles.
Impact des ateliers « Cercle des Papillons »
Céline :
Amélie, quels impacts as-tu observés chez les jeunes filles après leur participation aux ateliers « Cercle des Papillons » ? On a déjà noté beaucoup d’enthousiasme et une réponse à leur curiosité. Y a-t-il d’autres effets que tu as pu constater ?
Amélie :
Oui, il y a plusieurs impacts notables, comme par exemple le fait que les jeunes filles commencent à partager les connaissances acquises lors des ateliers avec leurs amies à l’école ou au collège. Elles transmettent les informations et les découvertes entre elles, souvent dans les discussions de récréation. Ce partage informel permet à d’autres filles, qui n’auraient pas eu accès aux ateliers, d’en bénéficier indirectement. De plus, les informations que les jeunes filles découvrent durant les ateliers remontent parfois aux grandes sœurs et aux mamans.
De nombreuses femmes, en découvrant ces informations via leurs filles, réalisent qu’elles apprennent des choses nouvelles sur leur propre corps. Par exemple, beaucoup ne savent pas que le clitoris est un organe beaucoup plus complexe et vaste que ce qu’on leur a appris. En créant des modèles en pâte à modeler, les jeunes filles apprennent à connaître et à valoriser cet organe et les mamans découvrent à leur tour l’importance de cette partie du corps. Résultat… Les jeunes filles sortent des ateliers avec une meilleure compréhension et une appréciation plus positive de leur corps et de leur féminité. Elles sont souvent enthousiastes et impatientes de découvrir les prochaines étapes de leur développement en tant que femmes. Elles se sentent plus préparées et confiantes pour aborder leur puberté avec une attitude positive.
Après les ateliers, les jeunes filles repartent avec une vision beaucoup plus positive de leur cycle menstruel. Elles apprennent que ce n’est pas simplement une source de gêne ou de douleur, mais qu’il existe des moyens de rendre cette expérience plus agréable. Par exemple, je leur fais découvrir des solutions naturelles pour soulager les douleurs menstruelles, comme des tisanes à base de plantes telles que l’hibiscus et la framboise. Elles comprennent ainsi que des alternatives existent pour rendre les règles moins désagréables et ne pas les subir comme une fatalité. Je mets également l’accent sur la magie des cycles féminins. Dans certaines cultures et tribus, les règles sont perçues comme un moment sacré, une transition vers la maturité féminine, et je souhaite leur redonner cette perspective. En réenchantant le cycle féminin, je veux les aider à voir au-delà de l’aspect purement physique et à apprécier les aspects symboliques et mystiques de cette expérience.
Transmission des Connaissances
Céline :
Tu parles aussi de la transmission des connaissances et de la bienveillance. Pourquoi est-ce si important de transmettre ces informations aux jeunes générations et de promouvoir la bienveillance ?
Amélie :
Dans notre société actuelle, nous vivons dans un environnement compétitif dès le plus jeune âge. L’école, qui est censée être un lieu de socialisation, devient souvent un terrain de compétition où l’accent est mis sur la performance individuelle. Cette atmosphère peut engendrer un sentiment d’isolement et d’individualisme. Transmettre des connaissances et promouvoir la bienveillance sont essentiels pour contrebalancer cette dynamique. Enseigner aux jeunes filles qu’elles peuvent se soutenir mutuellement, partager leurs expériences et créer des alliances plutôt que de se voir comme des concurrentes est crucial. Ce changement de perspective aide à développer des relations humaines basées sur l’entraide et la solidarité, plutôt que sur la comparaison et la compétition. En mettant en avant des valeurs de soutien et de coopération, nous aidons les jeunes à construire des communautés plus solidaires et plus bienveillantes. Cela leur permet non seulement de mieux comprendre leur propre corps, mais aussi de renforcer les liens avec les autres, qu’ils soient amis, famille ou membres de leur communauté. Cette approche est essentielle pour créer un environnement où chacun peut s’épanouir pleinement.
Pour moi, tout cela a une dimension préventive importante. En transmettant ces connaissances dès le plus jeune âge, on peut éviter de nombreux chocs, traumas et blocages que je retrouve souvent chez les adultes que j’accompagne. Par exemple, une méconnaissance du corps peut entraîner des problèmes de santé tels que des cystites, des mycoses ou des vaginites. Ces problèmes peuvent parfois découler d’une incompréhension ou d’une appréhension des changements corporels. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui, même à 50 ans, sont encore profondément marquées par l’arrivée de leurs règles, parfois avec une émotion palpable dans la voix. C’était des expériences violentes pour elles et ces souvenirs peuvent perdurer toute une vie.
Éviter ces difficultés simplement en informant les jeunes filles dès maintenant est une approche tellement plus facile et préventive. Cela ne coûte pas grand-chose, mais l’impact peut être considérable. En travaillant sur la prévention et en favorisant une meilleure compréhension, nous faisons un pas vers une société plus consciente et bienveillante. En transmettant ces valeurs de soutien et de solidarité, nous espérons offrir aux nouvelles générations la possibilité de vivre mieux et plus sereinement. Cela permet à chacun de mieux comprendre son corps, de mieux vivre les transformations et d’aborder la vie avec plus de confiance et de confort.
Moments Émouvants et Anecdotes dans les Cercles des Papillons
Céline :
Tu parles souvent des moments touchants que tu vis avec les jeunes filles pendant les cercles. Peux-tu partager des anecdotes ou des moments particulièrement émouvants qui ont eu lieu ?
Amélie :
Il y a eu plusieurs moments émouvants qui m’ont particulièrement touchée. L’un des plus marquants est la séance où nous explorons les émotions et comment elles traversent notre corps. Lorsqu’on parle de l’ocytocine, l’hormone du bien-être, et de la façon dont les câlins peuvent activer cette hormone, je leur explique que pour activer l’ocytocine, il suffit de se faire un câlin pendant plus de 30 secondes. Je leur propose alors de s’enlacer les unes les autres pour faire l’expérience.
C’est vraiment attendrissant de voir ces petits bouts de chou, souvent âgés de 8 à 10 ans, se prendre dans les bras et rester ainsi pendant un moment. En les observant, je vois leur joie et leur émerveillement. Quand elles se séparent, elles ont toutes le sourire aux lèvres et disent des choses comme « Ah, c’est vrai que ça fait du bien ! » Cela montre à quel point quelque chose d’aussi simple peut avoir un impact positif.
Un autre moment surprenant et joyeux a été leur réaction à la maquette que j’utilise pour expliquer les règles. Je savais que cela serait pédagogique, mais je ne pensais pas qu’elles seraient aussi enthousiastes. J’ai filmé certaines de ces réactions et les photos montrent clairement leur émerveillement et leur enthousiasme. C’est vraiment gratifiant de voir leur curiosité et leur joie de comprendre quelque chose qu’elles trouvaient auparavant mystérieux ou inconnu.
Un autre aspect touchant est lorsque les jeunes filles posent des questions sur des sujets qu’elles ont entendus et qui les ont effrayées. Elles peuvent parler librement de ces inquiétudes et poser des questions qu’elles n’auraient peut-être pas osé poser à leurs parents. C’est un moment précieux où elles peuvent exprimer leurs peurs et obtenir des réponses dans un espace sécurisé. Dédramatiser ces sujets et corriger des fausses croyances est non seulement important pour leur bien-être, mais c’est aussi une chance pour elles de libérer leurs angoisses. Ces moments sont d’autant plus significatifs parce qu’ils montrent à quel point l’ouverture et l’éducation peuvent transformer les perceptions et apporter du réconfort. Les jeunes filles repartent souvent avec une nouvelle compréhension et une approche plus positive envers leur corps et leur développement.
Message aux Parents et Participation aux Ateliers
Céline :
Quel message aimerais-tu adresser à ceux qui envisageraient d’inscrire leur fille à tes ateliers ? Et les mamans sont-elles autorisées à participer au cercle avec leur fille ?
Amélie :
Le message que j’aimerais adresser aux parents est que ces ateliers sont conçus pour aider les jeunes filles à comprendre et à accueillir leur développement avec sérénité. De nombreuses mamans me confient qu’elles ne veulent pas que leurs filles rencontrent les mêmes blocages et incompréhensions qu’elles ont vécus elles-mêmes. Cependant, elles ne se sentent pas toujours en mesure de guider leurs enfants dans ces questions délicates. Les ateliers sont là pour combler ce manque et offrir un espace sécurisé où les jeunes filles peuvent explorer ces sujets.
Concernant la participation des mamans, les ateliers sont réservés exclusivement aux jeunes filles. J’ai constaté que la présence d’adultes, même des mamans proches, peut inhiber la libre expression des enfants. Elles ont besoin d’un espace où elles se sentent totalement libres de parler et d’explorer sans la présence d’un adulte, même bienveillant, qui pourrait les faire se sentir jugées ou contraintes. Toutefois, il est possible d’organiser des rendez-vous individuels mère-fille si les familles souhaitent partager ces moments ensemble. Dans ce cadre, la maman peut être présente pour accompagner sa fille dans les discussions. De plus, à la fin des ateliers, les filles repartent avec un livret qui leur permet de revoir les informations et de discuter des sujets abordés à la maison avec leurs parents. Cela crée un pont entre l’atelier et la maison, permettant aux familles de continuer les conversations importantes et d’approfondir les apprentissages. Ainsi, les mamans ne sont pas présentes durant les sessions pour préserver la spontanéité et le confort des jeunes filles, mais elles peuvent participer à la suite du processus éducatif à travers les supports fournis et les rendez-vous individuels, si elles le souhaitent.
Céline :
C’est vraiment génial. Merci beaucoup, Amélie, pour ce partage et pour tout ce que tu fais pour ces jeunes filles, leurs mamans, leurs sœurs, leurs amies. Ce que tu apportes a un impact très positif, non seulement sur les participantes, mais aussi sur leur entourage et la manière dont elles voient les choses et interagissent avec les autres. C’est vraiment très important.
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A toi, chère lectrice et cher lecteur, merci d’avoir lu cet article transcrit de l’épisode n° 1 de Nom d’un Clito. Pour en savoir plus sur Amélie et les ateliers Cercle des Papillons, je t’invite à cliquer sur ce lien. A bientôt dans le prochain épisode de Nom d’un Clito.
Et en attendant, rappelle-toi que chaque voix compte !