Dans cet épisode, Céline reçoit Nathalie Verdino, qui partage son parcours de reconstruction après une agression sexuelle à 16 ans.
Nathalie raconte comment elle a trouvé la force de surmonter ce traumatisme en cherchant du soutien et en transformant sa douleur en une source de motivation.
Elle évoque l’importance de se faire accompagner et de croire en la possibilité de guérir. Un témoignage inspirant sur la résilience et la capacité à retrouver son pouvoir intérieur.
[00:00:00] Céline: . Nous voici pour un nouvel épisode de Nom d’un Clito, le podcast qui se fout des tabous. Mon invité du jour c’est Nathalie Verdino. Bonjour Natalie et bienvenue.
[00:00:14] Nathalie: Salut Céline, comment tu vas ?
[00:00:17] Céline: Très bien et toi ?
[00:00:18] Nathalie: Oui, super contente d’être là avec toi. C’est cool.
[00:00:21] Céline: Oui, En tout cas, je suis aussi très, très contente de te voir et d’en apprendre plus sur toi. Parce que dans cet épisode, tu viens nous apporter un témoignage sur un sujet assez délicat, une partie de ta vie qui a été assez traumatisante. Je parle de l’agression sexuelle que tu as vécue à l’âge de 16 ans. Et dans cet épisode, tu vas venir nous faire part de ta vision et partager comment tu as pu mettre du positif par rapport à cet événement.
[00:00:55] Nathalie: Oui, avec plaisir.
[00:00:57] Céline: Super écoute, est ce que tu es prête pour les questions Nathalie ?
[00:01:01] Nathalie: Ah ben, oui, bien sûr.
[00:01:04] Céline: Alors on va partir directement dans le vif du sujet en lien avec cette agression sexuelle que tu as vécue et ça a été un tournant de ta vie même. Est-ce que tu peux nous raconter comment toi tu as trouvé la force de surmonter cette épreuve ?
[00:01:20] Nathalie: Oui. Alors déjà, c’était il y a 25 ans. Donc ça date de, tu vois, il y a du temps qui est passé, mais au moment où c’est arrivé, je pense que c’est important quand même d’en parler ça. Au moment où c’est arrivé, je n’avais pas conscience de l’agression sexuelle, si tu veux. Je n’avais pas du tout conscience. Et c’est le cas des trois quarts des femmes et peut être même des hommes. On n’a pas conscience. Donc on ne met pas ces mots là-dessus. Donc, au début, c’est beaucoup. C’est négatif dans le sens ou on se dénigre beaucoup, on pense être sale, on pense être une personne irrespectable. On voit tout en noir au début. Bon, c’est une phase normale pour ceux qui nous écoutent, c’est totalement logique, mais c’est bien de vite rebondir en se disant si moi je dis non et que la personne force quand même, ça s’appelle une agression sexuelle. Voilà donc on n’est pas sale, mais c’est un cheminement. Moi, je le dis de manière très légère comme ça, mais ça a mis du temps, tu vois, pour que je l’intègre que je l’implémente vraiment en moi. Donc déjà ça, c’est la première chose.
Deuxième chose, Céline, c’est que, comme je te l’ai dit, l’autre jour en MP, c’est rigolo parce que c’est moi qui ai choisi la date pour notre podcast. Et en fait, je n’ai pas du tout fait attention. Donc, comme quoi c’est vraiment quelque chose de très lointain pour moi, tu vois, qui est totalement guérie. C’est aujourd’hui que ça fait 25 ans. Donc c’est juste incroyable qu’on fasse le podcast aujourd’hui, quand même, j’y ai pensé quand je t’ai écrit en me disant c’est le jour où ça m’est arrivé. Incroyable et je n’avais pas fait attention à ça. Tu vois ? Donc ça, c’est un signe aussi que c’est guéri. En fait, la page est tournée parce que moi, 25 ans après je zappe la date, si tu veux. J’ai eu un rappel parce qu’on fait le podcast, mais sinon je n’y pense plus au quotidien.
[00:03:10] Céline: C’est fou. C’est fou. Comme, comme un message, dire bon, c’est bon, c’est derrière. Et puis t’es prête à en parler maintenant?
[00:03:17] Nathalie: Ouais. Ouais, ouais. C’est la première fois que j’en parle comme ça dans un podcast.
[00:03:21] Céline: Et en parlant de cette expression, à qui est ce que à ce moment là, tu as pu en parler est est ce que tu t’es sentie soutenue au moment où tu en as parlé, si tu l’as fait.
[00:03:33] Nathalie: Alors j’en ai parlé à personne. J’en n’ai parlé à personne. Encore une fois, parce que je n’avais pas conscience, tu vois, que c’était une agression sexuelle. Donc c’était très tabou pour moi. J’en n’ai pas parlé. Puis j’avais 16 ans. Donc une jeune fille de 16 ans, ce n’est pas comme une adulte. On est encore dans l’adolescence et en fait ce que j’ai ressenti, au fil des semaines, c’était que en fait vivre de cette manière avec cette souffrance, c’était pas possible. C’était pas faisable. La souffrance était trop dure, tu vois? Et je parle au niveau émotionnel, mental et physique. Physique aussi. Donc je me suis dit : C’est marche ou crève. C’est violent, mais c’est marche ou crève.
Donc c’est soit tu en finis maintenant et terminé, comme ça, il n’y a plus de souffrance. Soit tu décides de dépasser ça. Donc c’est comme ça que c’est devenu quelque chose de positif. Alors pas tout de suite, évidemment. Mais j’ai décidé, donc j’étais mineure. Normalement, je n’avais n’avais pas le droit d’aller voir un psy sans l’accord de mes parents. Et en fait, ma mère me donnait de l’argent de poche à l’époque, tu sais, pour aller manger avec les copines entre midi et deux. Et donc, en fait, je prenais cet argent de poche et je le mettais de côté pour aller voir une psy qui était en bas de l’immeuble où j’habitais. Et donc j’y suis allée au culot, je suis allée la voir : bonjour, je suis mineure. Voilà ce qui m’est arrivé. Bon, physiquement, j’étais très abîmée aussi, tu vois? Donc je pense qu’elle a vu l’alerte et je lui dis mais je ne veux pas aller à l’hôpital et je n’en ai parlé à personne. J’étais dans la peur, dans la panique. Et elle a accepté cette psychologue. Je ne me souviens plus de son nom, mais je la remercierai toute ma vie.
Elle m’a dit oui, oui, bien sûr. On va le faire. Tu vois? Elle a senti la détresse. Alors que normalement elle doit demander aux parents l’accord machin. Là, elle ne l’a pas fait. Et donc j’ai commencé à bosser avec elle sur ça et c’est là où j’ai mis le mot viol, agression sexuelle et qu’elle m’a dit : mais physiquement, vous ne pouvez pas rester comme ça, en fait. Il y a l’aspect mental, mais il y a l’aspect physique aussi, où le corps est abîmé et déchiré. Tu vois, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais voilà, c’était quand même hardcore. Donc il faut s’en occuper. Je n’en ai parlé qu’à cette professionnelle et tant mieux parce qu’elle a su justement m’aider et me guider. Et ça m’a permis ensuite de pouvoir en parler à ma mère.
[00:05:54] Céline: C’est fou qu’à cet âge-là, tu aies pris vraiment cette initiative et que tu te soit dit : là, j’en peux plus, c’est soit, comme tu dis marche ou crève. Soit je continue comme ça et je vais droit dans le mur, soit je fais quelque chose. Et puis que tu aies vraiment eu cette volonté de t’en sortir et d’aller discuter. Et de faire ce premier pas pour toi, pour commencer ton processus de guérison. Et ce processus de guérison, il a pris du temps, tu as dit. Est-ce que tu es passée d’abord chez la psychologue, puis après tu as vu des thérapeutes ? C’était un petit peu quoi ton parcours de guérison à toi Nathalie ?
[00:06:36] Nathalie: Alors j’ai vu cette psychologue à l’époque, j’habitais à Nice et ensuite ma mère a été mutée à Paris pour le travail. Donc je suis partie avec elle à Paris. Et là-bas, j’ai continué et j’ai vu, je crois, tous les types de psy qui existent. J’ai tout testé, vraiment. J’ai fait psychothérapeute, psychanalyste, psychologue. Psychiatre, non. Je n’ai jamais fait. Et en fait, je faisais des thérapies, tu vois avec chacun d’entre eux pendant des phases. Et puis quand je sentais que j’étais allée au bout… je m’écoutais beaucoup intérieurement… Quand je sentais que j’étais au bout avec ce professionnel, j’allais en voir un autre, tu vois, pour voir comment tu peux m’aider de manière un peu différente. Parce que, psychologue, psychanalyste, psychothérapeute, c’est des manières différentes de faire. Je voulais tellement m’en sortir. Je voulais tellement enlever ce poids interne, tu vois, que j’ai tout essayé.
Je te parle de ça, ça a été sur des années, voilà. Là, on en parle de manière très rapide, mais ça s’est fait sur plusieurs années. Et en plus de ça, je n’arrivais pas Céline à aller voir un médecin. Ça, ça me faisait très peur, je n’y arrivais pas. Autant l’aspect mental, psychologique, émotionnel, tu vois, j’arrivais à le travailler. Autant le physique, je ne voulais pas. J’avais très peur de dire à un médecin : Bonjour, je me suis faite violer. Pour moi, c’était pas possible, tu vois? Et en plus il fallait aller voir un proctologue. Sans rentrer dans les détails, mais je pense que l’audience va comprendre. Et donc ça veut dire, aller voir quelqu’un qui va regarder ton corps vraiment intime, tu vois? Et j’avais lu qu’il te mettait à quatre pattes pour t’analyser, t’examiner, tu vois? Et je m’étais dit non, non, non, moi, je ne veux pas ça. J’ai trop peur. Donc j’ai mis des années avant de le faire, ce qui est ultra long au niveau physique, c’est même grave. Je déconseille fortement de faire ce que j’ai fait, au niveau physique.
[00:08:32] Céline: Oui, parce que ça fait que ton corps ne peut pas cicatriser.
[00:08:37] Nathalie: Non pas du tout. Non, parce qu’en gros, pour t’expliquer un peu, j’ai été déchirée au niveau des chairs intérieures et extérieures. Donc seule une opération peut faire le job pour guérir. Ça ne peut pas se faire tout seul, tu vois.
[00:08:52] Céline: Vraiment, heureusement que finalement tu sois allée, même si ça a pris du temps. Je comprends pourquoi tu dis aller au plus vite.
[00:09:01] Nathalie: Oui, oui, oui, oui, oui. Il ne faut pas attendre. Il ne faut pas attendre parce que sinon, c’est un rappel tous les jours physiquement, tu vois. Les douleurs, c’est tous les jours un rappel que tu t’es fait agressée. Il s’est passé ça, ta vie est dure. Tu vois? En plus moi, mes parents étaient divorcés. Je ne voyais pas mon père. Donc en fait, ça rajoutait des couches. Et donc c’est pour ça que je me suis activée très rapidement pour aller voir des psys. Et ça, c’est cool. Et pour la partie physique, en fait, c’est justement toutes ces thérapies qui m’ont permis de me décider à aller voir un proctologue. Et alors j’ai eu une chance incroyable parce que ce médecin, il était fabuleux. C’était un monsieur qui devait avoir une cinquantaine d’années. Donc moi, j’avais début vingtaine à ce moment-là, 20 ans, 21 ans, je ne sais plus trop. J’étais une gamine face à un monsieur et je lui ai pas dit. Je ne lui ai pas dit : bonjour Docteur. Je me suis faite violer. Je lui ai dit : oui, j’ai un peu mal. Est-ce que vous pouvez m’examiner ? J’étais très floue dans ma manière de m’exprimer, mais je pense qu’il a très vite compris. Il a été très doux et il m’a dit : comment vous avez fait ça? Et en fait, j’ai compris qu’il avait compris tu vois. Et au début, je lui dis, je ne sais pas, je ne m’en rappelle plus comment c’est arrivé. Et donc il a été très psychologue, tu vois, très bienveillant dans sa manière d’être. Et il m’a dit : écoutez Mademoiselle, on ne peut pas ne pas se souvenir, vu ce que vous avez. Vu, l’état dans lequel est votre corps. Donc, dites-moi ce qui s’est passé. Et puis je me suis effondrée en larmes et il me dit : vous savez, il faut porter plainte. Est-ce que vous l’avez fait ? Je dis : non, non, non, je ne veux pas porter plainte.
Donc ça, c’est aussi un signe d’un viol, d’une agression, c’est que souvent on ne veut pas porter plainte parce qu’on a peur de l’agresseur. Et puis il faut être honnête, la justice n’est pas souvent du côté des victimes, franchement. Quand on voit les peines qu’ils prennent, ça ne donne pas envie de porter plainte. Parce que tu te dis : finalement il va aller en prison ou pas. Et s’il y va, c’est très peu de temps. Il va ressortir, il va se venger. Donc tu vois, ça pousse justement à dire je garde mon truc pour moi et je fais mon chemin de mon côté, sans que lui n’ait de problème, quoi. Voilà, c’est un peu le monde à l’envers. En tout cas, c’est la façon dont moi je l’ai vécu. Et c’est la façon dont beaucoup de femmes le vivent aussi.
Donc je me suis faite opérer et c’est drôle l’aspect psychologique. Je me suis faite opérer et tu sais, quand tu sors d’une anesthésie générale, souvent tu es un peu dans le gaz et un peu fatiguée. Et moi je me suis réveillée, j’ai ouvert les yeux et j’ai dit : je vais super bien, je veux sortir. Et on m’a dit : ben non, mademoiselle, vous allez rester à l’hôpital quelques jours. Non, non, non. Mais moi, je veux sortir. Je suis en pleine forme. Je me sens très, très bien, tu vois? Et en fait, c’est ça. Encore une fois, tu vois, cicatriser physiquement mais cicatriser intérieurement à dire ça y est tu as encore fait une étape pour aller mieux. Là, tu as pris soin de ton corps. Tu te soignes et maintenant, c’est terminé. Tu vois? Je clôture un chapitre en fait par l’opération physique. C’était encore une super étape, une super action à mettre en place.
[00:12:11] Céline: Et ça a été toute une succession d’actions que tu as prises et qui t’ont amenées où tu es aujourd’hui. Comment est-ce que cette expérience a-t-elle changé ta perception de toi et de ta force intérieure?
[00:12:27] Nathalie: Finalement, à force d’aller voir des psy, une fois que j’habitais à Paris, à l’époque, on n’avait pas les téléphones comme maintenant les smartphones. J’allais dans les bibliothèques et je voulais en apprendre plus sur le développement personnel, la psychologie, parce qu’en fait comme je voyais que ça avait un impact positif, tu vois sur moi, je voulais comprendre, mais comment ça marche en fait. Donc je passais ma vie dans les bibliothèques, j’achetais des bouquins. Et donc ça, ça m’a passionnée. Mais vraiment, tu vois? Parce que je me suis rendue compte qu’en fait, même s’il nous arrivent les pires atrocités, on peut s’en sortir. On peut y arriver. On peut avoir une jolie vie. On peut construire un nouveau chapitre. Parfois ça demande du temps évidemment, mais c’est possible, tu vois?
Et rien que ça déjà, c’est ultra positif de se dire, mais ce n’est pas parce qu’il m’arrive un événement dramatique que ma vie est terminée. Au contraire, c’est un renouveau.
Moi, j’aime dire et parfois ça choque, mais heureusement qu’il m’est arrivé ça dans ma vie. Parce que ça m’a permis déjà de faire un travail sur moi. Ça m’a permis de trouver un homme avec qui je suis maintenant, un homme qui me respecte et où il y a beaucoup d’amour, tu vois? Sinon j’aurais été attirée, je pense par des destructeurs, comme ça a été le cas dans le passé, d’ailleurs, quand je ne travaillais pas sur moi. Ça m’a permis d’avoir mon business. Ça m’a permis plein de choses, en fait, tu vois. Sans cet événement, je n’aurais pas du tout la vie que j’ai aujourd’hui. Je n’aurais pas la motivation que j’ai aujourd’hui. Je n’aurais pas cette rage de vivre. Tu vois, je ne l’aurais pas. C’est ça qui m’a permis d’avoir la vie que j’ai aujourd’hui. Ça a été un booster.
Alors il y a 25 ans, je ne t’aurais pas dit ça, Céline. J’étais au fond du trou, mais c’est incroyable de voir qu’un événement aussi dramatique peut apporter des choses tellement magiques et positives. C’est génial en fait. Et c’est là où on se rend compte qu’on a tous la responsabilité de : il m’arrive quelque chose, ok. Je n’ai pas forcément du contrôle sur ce qui m’est arrivé, mais par contre, j’ai du contrôle sur qu’est-ce que j’en fais.
[00:14:35] Céline: Et Nathalie, par rapport à ce que tu viens de dire là, qu’est-ce qui t’a le plus aidée à transformer cette douleur en une source de motivation et de résilience. Parce qu’il y a une vraie force de vivre chez toi.
[00:14:48] Nathalie: Mais parce que j’aime tellement la vie en fait que je me disais : non, non, non. C’est pas un connard qui va m’empêcher de vivre. C’est hors de question. La vie, elle est belle. Il y a plein de choses à faire. Moi, je suis épicurienne. J’aime expérimenter. J’aime découvrir des pays, des cultures, des gens. Oui, j’aime la vie, tu vois. Je n’arrive pas à trouver un autre terme, mais je trouve qu’on a de la chance d’être ici et de vivre tout ce qu’on peut vivre. En plus, on fait partie des privilégiés. Donc autant vivre cette vie pleinement. Et ça, ça m’a boostée à dire : il faut la vivre cette vie. Même si j’ai eu des moments très, très sombres où j’ai pensé au suicide, pas mal de fois quand j’étais plus jeune et que ça m’est arrivé. Et en fait, il y a un truc qui m’a boostée et ça, c’est mes valeurs. Moi, je suis fille unique et je me suis dit : si je me tue, si je me suicide, mes parents, ils n’ont plus d’enfants et je ne peux pas faire ça en fait. Tu vois c’est dégueulasse de faire ça. Je vais leur enlever leur enfant. On est la moitié de ces deux personnes. Et donc, du coup, je me suis dit : par respect pour eux, je ne peux pas mettre fin à mes jours. Je n’ai pas le droit de faire ça, tu vois? Et donc ça m’a boostée à vivre et à trouver l’envie de vivre encore plus.
Autre chose aussi, maintenant qu’on en en parle. Moi, je viens d’une famille catholique. Alors je ne suis pas fourrée dans les églises. Je ne suis pas catho à bloc, pas du tout. Mais j’ai cette culture quand même. Et il y a des choses parfois qui me reviennent en tête. Et je sais que dans toutes les religions, je pense, c’est interdit de se suicider. Et je me suis dit tu vois, tu n’as pas le droit de le faire. Et interdit dans le sens, ce n’est pas pour montrer du doigt. Absolument pas. Mais plus dans le sens, mais tu as de la chance d’être en vie. Donc, fais en sorte de continuer d’être en vie, même s’il y a des choses à travailler sur toi et à transformer. Tu vois? Donc c’est l’ensemble de tout ça. Le fait d’aimer la vie, mes parents, le côté religion qui m’a boostée à dire : Nath’ tu as plein de choses à faire dans cette vie. Tu vas les faire. Tu vas souffrir, ça va être long, ça va être chiant. Il y a des fois où c’était très dur. J’avais envie de laisser tomber. Mais il y avait toujours cette petite voix à l’intérieur qui disait : non, non, ne lâche rien. Vas y.
[00:17:06] Céline: Aujourd’hui, Nathalie, tu es entrepreneur. Tu accompagnes des coachs, des thérapeutes à aimer leurs peurs. Est-ce qu’on peut dire que cette épreuve, celle que tu as vécue, a influencé ton choix de carrière et le sujet que tu aborde avec tes clients ?
[00:17:23] Nathalie: Ben oui, à fond. A 100 %. Ah oui, oui. Et pas mal d’épisodes de vie. Même si aujourd’hui on parle de celui-ci et qui est le plus trash, mais on a tous des situations de vie difficiles. Et en fait, moi, j’adore dire que ces moments, ils sont magiques aussi. Même si on n’aime pas trop l’entendre. Parce que c’est ça qui nous permet de nous booster pour aller vers le positif comme tu le dis, Céline, avec mon business. Oui, mon business est lié à tout ce que j’ai vécu à fond.
[00:17:55] Céline: Carrément. Carrément. Oui, parce que cette expérience, c’est pas si commun que ça d’être amoureuse des peurs, comme tu le définis toi-même. Parce que les peurs on aurait plus tendance à dire : je ne veux pas y aller. Je ne veux pas y aller. Et justement, cette expérience que tu as, cette expérience personnelle, est-ce qu’elle t’a permise d’être plus empathique, ou finalement, tu trouves le mot qui te convient le plus, dans ton travail avec tes clients ?
[00:18:27] Nathalie: Empathique, pas plus. Je suis empathique, mais ça ne m’a pas permis de l’être plus, tu vois. Par contre, moi, j’ai confiance en l’humain. Ça oui. Et c’est vraiment le mot. J’ai confiance en l’humain. J’ai confiance aux entrepreneurs que j’accompagne. J’ai confiance en eux. Je sais qu’ils peuvent le faire. Et ça, c’est hyper puissant en fait de me dire, mais moi, j’ai confiance en tous les gens qui viennent chez moi. Je sais qu’ils peuvent le faire. Je sais qu’ils peuvent agir. Je sais qu’ils peuvent détecter les peurs pour les dépasser. Je sais qu’ils sont tous capables d’avoir des business en gagnant leur vie. Et plus en se prenant la tête à dire : Oh la la, comment ça va être à la fin du mois. J’ai confiance en tous mes clients et même ceux qui ne sont pas encore clients, mais j’ai confiance en l’Être humain. Parce qu’on a tout en nous. On est des êtres de dualité, donc on a autant le pire que le meilleur. Mais tout le monde. Même celui qui veut faire croire le contraire. Parce qu’il y a des gens qui sont très “bienveillance”, nia-nia-nia. Ouais ok. On est tous le pire comme le meilleur, l’Être humain est comme ça.
Et plus on accepte ça et plus justement, on peut aller vers la lumière. En fait, tu ne peux pas, tu vois, pour en revenir à l’agression, mais ça marche aussi dans le business. Si tu n’acceptes pas d’avoir des peurs et d’avoir un côté très sombre. J’aime dire connasse moi, j’aime bien les gros mots. Si tu n’acceptes pas ce truc-là, tu ne peux pas aller dans ta lumière. C’est pas possible. Et ça rejoint l’agression ou ça c’est très sombre. Tu vois? Ben oui, mais ça me permet d’aller dans la lumière, justement. Dans la lumière de ma vie, tu vois pour la vivre pleinement. Donc, oui, j’ai confiance en mes clients et j’adore mon business et j’adore les peurs. Parce que quand on a peur, c’est juste un signal de là ou il faut aller, tu vois?
Et je l’ai vécu dans ma vie privée avec l’événement dont on parle aujourd’hui. Mais c’est la même chose dans le business. Alors à une échelle un peu plus soft, évidemment, ce n’est pas aussi dramatique, loin de là. Mais quand on a peur de faire un live, quand on a peur d’inviter quelqu’un dans un podcast comme tu le fais, quand on a peur d’aller parler à des gens. En fait, toutes les peurs qu’on peut rencontrer dans le business. Mettre une offre avec un prix cher, alors qu’on en a envie, mais ça fait flipper. Tout ça, c’est le chemin à suivre et malheureusement, dans notre éducation, on nous a appris qu’il ne fallait pas avoir peur ou en tout cas ne pas les exprimer. Et c’est tout l’opposé, en fait.
[00:20:43] Céline: Oui, parce que si tu exprimes tes peurs, ça veut dire que tu es faible. Et ça ne se fait pas d’être faible.
[00:20:50] Nathalie: Dans la tête des gens, c’est ça. Alors que c’est l’opposé. Parce que, de toute façon, tout le monde a peur. Donc autant l’accepter cette émotion, comme on peut accepter les autres. Mais la peur, elle est encore très taboue. Mais autant l’accepter et dire : ben ouais, tu as peur de ça ? Ok, tu vas le dépasser alors. Il n’y a que les psychopathes qui n’ont pas peur. C’est hyper sain d’avoir peur, c’est génial. Ça veut dire qu’on est des êtres sains. Cool. C’est une bonne nouvelle.
Et la deuxième chose, c’est quand tu as peur. Alors moi, je parle bien sûr des peurs entrepreneuriales. Je ne parle pas des phobies. On est vraiment sur les peurs entrepreneuriales avec le business. Mais quand on détecte une peur, c’est le chemin où il faut aller. Et ça, c’est puissant, tu vois? Parce que c’est un rappel aussi de ce que j’ai pu vivre. J’ai peur d’aller voir le médecin pour me faire opérer. Oui, mais c’est justement là où il faut aller. C’est la même chose en fait.
[00:21:43] Céline: Et quel message d’espoir tu aurais envie de transmettre aux personnes qui ont vécu des expériences similaires et qui cherchent à retrouver leur puissance intérieure, Nathalie?
[00:21:56] Nathalie: Déjà, c’est de faire le premier pas de dire : je m’engage à me respecter en travaillant sur moi. Seul, ce n’est pas possible, franchement, pas pour ce genre d’événements. C’est impossible. Donc de se faire accompagner, peu importe le professionnel que vous voulez choisir. Mais en tout cas, il faut se faire accompagner et tester. Si le psychologue, ça ne marche pas, aller, voir le psychothérapeute. Si ça ne marche pas, aller voir le psychanalyste. Je déconseille un peu les coachs parce que ce n’est pas notre métier de faire ça. Donc je déconseille un peu. De se faire accompagner et d’être patient très indulgent avec soi-même. Parce que ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Parfois ça met des mois, parfois des années et en fait, chaque petite victoire, c’est une étape de gagner.
[00:22:42] Céline: Et pour finir, Nathalie, qu’est-ce que tu as envie de dire à cette jeune version de toi, qui vient juste de subir ce traumatisme?
[00:22:51] Nathalie: J’ai envie de de lui dire : t’inquiète pas. C’est ton plus beau cadeau de vie, même si tu ne le vois pas encore. Elle serait énervée que je lui dise ça.
[00:22:58] Céline: Le cadeau super mal emballé…
[00:23:02] Nathalie: Oui, il est très, très mal emballé, mais c’est un super cadeau. Ça va changer ta vie.
[00:23:06] Céline: En tout cas, merci vraiment d’être venue partager cette manière que tu as d’avoir repris ton pouvoir là-dessus. Et puis d’en avoir fait quelque chose de positif pour toi et maintenant pour les autres, pour tes clients.
[00:23:21] Nathalie: Merci à toi, Céline, c’était un plaisir.
[00:23:23] Céline: Cet épisode touche à sa fin. Et si le partage de Nathalie à résonner pour toi et que toi aussi, tu as envie de t’exprimer, eh bien, contacte moi grâce à ce lien.
A bientôt dans le prochain épisode de Nom d’un Clito. Et en attendant, rappelle-toi que chaque voix compte !